dimanche 23 août 2015

Des vibrations courent le long du fil

 

Depuis peu, cet endroit reculé de la Toile s'agite d'un léger frémissement. L'araignée que j'ai dans la tête fut d'abord étonnée de ce mouvement, avant de remarquer que le sieur Frédéric Schiffter en était le discret et aimable artisan. En fait, je dois dire que je n'avais donné rendez-vous à personne au fond de ce trou. Aucune envie de m'expliquer auprès de telle ou telle connaissance qui ne comprendrait rien à mon désir récent de donner forme au pessimisme et aux contradictions qui m'habitent, me stimulent et m'amusent. Médecin le jour, nihiliste la nuit, se laissant aller par sentimentalisme (et nostalgie) à quelques retours au carbu de romantisme de gauche, et par séduction littéraire (et nostalgie aussi) à quelques élans réactionnaires : chers visiteurs, il ne faut s'attendre à rien de cohérent devant le cloaque de mes réflexions désordonnées et intranquilles. Peut-être est-ce pour me rassurer, mais j'ai fini par me dire que le besoin de cohérence conduisait souvent à un assèchement de la pensée. Cependant je sais qu'avec des lecteurs de Schiffter, comme avec les deux ou trois inconnus qui avaient déjà échoué ici, je ne ressentirai pas la nécessité de me justifier. Continuons donc, nous verrons où ça nous mène - en espérant que ce ne soit nulle part, comme prévu.

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